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Boohoo : le coût de l’ultra fast fashion
Adressé à Boohoo
Boohoo, l’entreprise britannique de vêtement a été à plusieurs reprises signalée pour ses pratiques économiques délétères, obéissant aux principes de la fast fashion. Les employés sont sous payés et parfois en situation irrégulière. Le fait d’employer des personnes en situation irrégulière entraîne de nombreux abus de pouvoir. D’autre part, les matières utilisées dans les vêtements par Boohoo ont aussi un impact négatif sur l’environnement par leur impact polluant et les problèmes de santé qu’ils peuvent entraîner. NOS REVENDICATIONS : -Stopper les promotions et soldes en continu et proposer des prix transparents. -Stopper l’utilisation de la viscose au profit de matières réellement durables telles que le lyocell (Tencel). -Utiliser du polyester et du polyamide recyclés afin de diminuer l’impact négatif du vêtement sur l’environnement. -Employer les travailleurs·euses de manière légale et garantir les protections salariales basiques. -Instaurer un salaire légal pour les employés·es (7,83 livres par heure). -Cesser les deux semaines d’essai non rémunérées. -Garantir de bonnes conditions de travail (chauffage en hiver, fenêtres non obstruées…). -Instauration d’un protocole sanitaire par rapport au COVID.
Description
Boohoo, le coût de l’ultra fast fashion
Respectez les conditions de travail de vos ouvriers·ères remplacez la viscose dans vos vêtements !
Si le groupe Boohoo essaie de se créer une image moderne, progressiste et réconfortante, comme indiqué sur son site : « Nous sommes la marque jeune, et inclusive, pensez à nous comme votre meilleur ami mode », la réalité de ses pratiques est en totale opposition à ces valeurs. En effet, la marque Boohoo agit de manière plus que discutable tant avec les ouvriers·ières du textile qui fabriquent ses vêtements qu’au niveau environnemental. La marque Boohoo est notamment détentrice des filiales Nasty Gal, Pretty Little Thing, Oasis and Wonderland Limited, Karen Millen et Coast.
PARTIE I : L’ESCLAVAGISME MODERNE CHEZ LES SOUS-TRAITANTS DE BOOHOO.
Selon Consométhic, le travail forcé se définit notamment par les caractéristiques suivantes :
- « Abus de vulnérabilité : exemple travailleur migrant en situation irrégulière et ou ne parlant pas la langue (alors que le protocole de 2014 de l’OIT qui renforce la convention N°29 sur le travail forcé prévoit que les états signataires s’engagent à ne pas poursuivre et à assister les victimes du travail forcé).
- Conditions de travail et d’hébergement en dessous des standards
- Salaires en dessous des standards » (https://www.consomethic.org/questce-que-lesclavage-moderne-).
Au vu de ces informations, nous allons à présent vous montrer en quoi les sous-traitants de Boohoo et de ses différentes filiales telles que Nasty Gal et Pretty Little Thing pratiquent le travail forcé avec leurs employés·es.
C’est à travers le documentaire Fast Fashion – les dessous de la mode à bas prix d’Edouard Perrin et Gilles Bovon que nous sommes témoins d’un constat affligeant : les travailleurs·euses souvent d’origine immigrée et en situation irrégulière sont rémunérés·es trois livres par heure, et ce, après une période d’essai de deux semaines non rémunérée.
Cela pose plusieurs problèmes :
- Les travailleurs·euses sont payés·es moins de la moitié du salaire minimum britannique fixé à £8,91/heure (brut) - soit environ 10,40€/heure (brut) - pour les salariés·es de plus de 23 ans, depuis le 1er avril 2021.
- Iels sont employés·es sans contrat de travail, payés·es en liquide et ne bénéficient par conséquent d’aucune protection salariale, en particulier si l’atelier dans lequel iels travaillent ne reçoit aucune commande.
- La période d’essai de deux semaines non rémunérée est tout aussi illégale que les pratiques citées ci-dessus.
- Les conditions de travail sont indignes : pas de chauffage durant l’hiver, fenêtres obstruées…
- Le fait d’employer des personnes en situation irrégulière entraîne de nombreux abus de pouvoir. Selon le rapport de Labor Behind the Label : « Il y a également eu de nombreuses allégations de liens avec l'esclavage moderne et la traite [d'êtres humains]. L'absence de statut de résident documenté ou de droit au travail signifie que de nombreux travailleurs sont prêts à accepter de mauvaises conditions en échange d'un emploi - même sans contrat formel ou salaire minimum. Cela contribue également à une situation où les travailleurs ne peuvent pas ou ne veulent pas parler des violations des droits du travail par crainte d'être expulsés ou la cible d'une enquête qui pourrait y mener ».
Outre cela, la gestion du COVID doit aussi être pointée du doigt. Ainsi, les intermédiaires de Boohoo n’ont pris aucune mesure sanitaire durant le COVID pour leurs employés·es. Pendant tous les confinements, iels ont travaillé et été mis·es en danger. Selon le même rapport de Labor Behind the label : « De nouvelles preuves indiquent que les conditions dans les usines de Leicester, travaillant principalement pour Boohoo, mettent les travailleurs à risque d'infection au Covid-19 et de décès […] Nous avons également entendu parler de travailleurs - positifs au Covid-19 - devant travailler tout au long de leur maladie pour honorer les commandes. »
Nous sommes donc ici en présence d’un phénomène grave : le groupe Boohoo fait du greenwashing en laissant entendre que dans la mesure où ses articles sont fabriqués au Royaume-Uni, les travailleurs·euses sont bien traités·es. Or, comme décrit ci-dessus, les ateliers de Leicester n’offrent pas de meilleures conditions de travail que les pays du Tiers-monde (bien plus souples en matière de droit du travail). Les pratiques de Pretty Little Thing, Nasty Gal et Boohoo s’ancrent dans un système d’esclavagisme moderne. Les sous-traitants faisant face à une concurrence toujours plus rude, sont obligés de rivaliser avec des prix toujours plus bas et cela se répercute sur les salaires des travailleurs·euses. Le comble de l’immoralité étant qu’ils profitent de l’irrégularité de la situation de certains·es pour imposer des conditions de travail illégales et indignes.
Boohoo tombe ainsi sous le coup de nombreuses accusations et, même s'il ne s’agit pas des pratiques de l’entreprise en elle-même mais de ses sous-traitants, nous estimons que Boohoo a un devoir de surveillance sur les pratiques de ses intermédiaires.
NOS REVENDICATIONS :
- Employer les travailleurs·euses de manière légale et garantir les protections salariales basiques.
- Instaurer un salaire légal pour les employé·es (7,83 livres par heure).
- Cesser les deux semaines d’essai non rémunérées.
- Garantir de bonnes conditions de travail (chauffage en hiver, fenêtres non obstruées…).
- Instauration d’un protocole sanitaire par rapport au COVID.
PARTIE II : L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DÉSASTREUX DE BOOHOO.
Faisant partie de l’« ultra fast-fashion » et ayant dépassé les marques telles que Zara, H&M ou Mango en matière de rapidité de production, Boohoo a un but clair : vendre toujours plus en dépit de l’écologie.
C’est d’ailleurs clairement affiché sur leur site :
Seulement lorsqu’on sait que le secteur textile est le 5ème plus gros émetteur de gaz à effet de serre et la deuxième industrie la plus polluante au monde, il paraît urgent de changer.
Ce n’est pourtant pas au cœur des préoccupations du fondateur Mahmud Kamani car les différents scandales n’ont jamais entaché son chiffre d'affaires. Cependant, cela commence à devenir problématique lorsque la volonté de faire acheter toujours plus entraîne des pratiques illégales.
Le groupe est actuellement attaqué en justice par les cabinets d’avocats américains Almadani Law et AL LawLawyers pour ses promotions constantes empêchant de connaître les vrais prix des vêtements. Les marques sont accusées de gonfler leurs prix de base et d’y appliquer des promotions et soldes tous les jours. Cela pousse les consommateurs·trices à l’achat car iels pensent que les soldes ont une durée limitée. Des comptes à rebours sont même affichés sur le site alors que les soldes sont quasiment les mêmes tous les jours.
D’autre part, les matières utilisées dans les vêtements par Boohoo ont aussi un impact négatif sur l’environnement. Grâce au documentaire Fast Fashion – Les dessous de la mode à bas prix, nous savons que la viscose, présentée comme la matière écologique par excellence est en réalité extrêmement toxique.
Ainsi, on la qualifie de « matière durable » parce que le bois provient de forêts gérées de manière éco-responsable. Néanmoins, il s’agit là aussi de greenwashing car pour transformer la pulpe de bois en fibres de cellulose, il faut utiliser du disulfure de carbone (CS2), produit très nocif pour l’environnement. Et ce n’est pas tout car en plus d’être polluante, l’évaporation de CS2 est dangereuse pour les ouvriers·ières traitant le bois. Elle provoque entre autres des maladies des yeux, une perte de fertilité, des problèmes cardiaques…
De plus, l’usine Birla (Inde) dans laquelle s’approvisionne le groupe Boohoo est également à l’origine d’une catastrophe environnementale et sociale majeure. Elle déverse ainsi ses déchets dans la rivière à proximité de l’usine et cela cause de graves problèmes de santé aux habitants qui boivent dans des puits de l’eau provenant de ces rivières. A Parma Khedi (Inde) par exemple, les habitants·es perdent leurs muscles, l’usage de la parole, sont paralysé·es, etc.
Les autres matières utilisées par le groupe Boohoo, à savoir le polyester et le polyamide sont aussi très polluantes et non durables.
NOS REVENDICATIONS :
- Stopper les promotions et soldes en continu et proposer des prix transparents.
- Stopper l’utilisation de la viscose au profit de matières réellement durables telles que le lyocell (Tencel).
- Utiliser du polyester et du polyamide recyclés afin de diminuer l’impact négatif du vêtement sur l’environnement.

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