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Burger King participe à la déforestation à grande échelle en Amérique latine
Adressé à Burger King
Description
C'est après lecture de l'article ci-après que la campagne I-boycott contre Burger King a été lancée. Elle décrit comment nombre de ses concurrents ont déjà revu leur copie en adoptant et en mettant en œuvre une politique ferme “zéro déforestation, zéro exploitation”.
Il est donc inadmissible que Burger King fasse la sourde oreille face aux enjeux environnementaux cruciaux de notre temps.
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Une enquête révèle l’implication d’une chaine de fast-food et de géants de l’agrobusiness dans une entreprise de déforestation à grande échelle en Amérique latine. March 2, 2017|In Forests
Des analyses satellites, des vidéos captées par des drones et des entretiens sur le terrain témoignent des répercussions énormes de la production mondiale de viande sur les écosystèmes d’Amérique latine.
Washington, DC (2 février 2017) – Aujourd’hui, Mighty Earth et Rainforest Foundation Norway (RFN) ont rendu public un nouveau rapport qui expose en détail les résultats d’une enquête sur Burger King et deux grands négociants figurant dans sa chaîne d’approvisionnement, Cargill et Bunge. Ce rapport révèle comment ces sociétés sont impliquées dans une entreprise systématique de déforestation qui anéantit l’habitat des jaguars et des paresseux d’Amérique latine dans le seul but de produire du soja.
Grâce à des images satellite, Mighty et RFN ont pu identifier en Amérique latine des zones de déforestation récente résultant des activités de Cargill et Bunge liées au soja. En se fondant sur ces analyses, Mighty et RFN ont concentré leur enquête de terrain sur le Cerrado brésilien, une vaste écorégion de savane tropicale, et sur les basses terres du bassin amazonien en Bolivie. Souhaitant documenter l’origine des plants de soja qui nourrissent les bovins, les poulets et les cochons du monde entier, l’équipe d’enquête a réparti ses recherches sur 28 lieux différents du Cerrado et du bassin amazonien, couvrant ainsi plus de 3 000 kilomètres. Cette équipe a ainsi pu récolter un grand nombre de photos et de vidéos captées par des drones qui témoignent du défrichement rapide de certaines des dernières forêts et savanes intactes du monde, notamment par des incendies méthodiques.
Les vidéos, les photos et les conclusions de l’enquête sont disponibles à l’adresse suivante : Les derniers mystères de la viande. Burger King n’a pas souhaité rendre publique la liste de ses fournisseurs, et n’a pas non plus fourni d’informations détaillées sur l’origine de ses Whoppers, sandwiches au poulet ou de ses produits à base de porc. Burger King est loin d’être la seule société dont la chaîne d’approvisionnement pose de sérieux problèmes pour l’environnement.
Mais comparée à son concurrent le plus important, McDonald’s, elle accuse un sérieux retard en matière d’exigences sociales et environnementales concernant ses matières premières. Burger King a ainsi obtenu un score de zéro dans le récent classement des sociétés de fast-food réalisés par l’Union of Concerned Scientists.
Grâce à une cartographie approfondie de sa chaîne d’approvisionnement, à la télédétection et à des entretiens sur le terrain, l’enquête a pu établir que deux des sociétés de négoce les plus étroitement liées à la déforestation observée au Brésil et en Bolivie, étaient les géants américains de l’agrobusiness Cargill et Bunge qui figurent tous deux sur la chaîne d’approvisionnement de Burger King. Rien que pour le Cerrado, l’enquête démontre que 567 562 hectares de terrain ont été défrichés de 2011 à 2015 dans les zones où opère Bunge. Quant à Cargill, il s’agit de 130 000 hectares pour cette même période.
Aujourd’hui, plus de la moitié du Cerrado a déjà été détruit, principalement pour y planter du soja ou y élever du bétail. L’enquête souligne également comment Cargill joue un rôle majeur dans les activités de déforestation en Bolivie, alors que ce pays possède une des biodiversités les plus riches au monde. Or, la Bolivie est devenue ces dernières années, un épicentre international de la culture du soja et de la déforestation qui en découle. « Burger King n’a mis en œuvre aucune politique permettant d’éviter que la nourriture qu’elle sert contribue à la destruction des forêts. C’est inacceptable, et on dirait qu’ils s’en moquent », a déclaré Nils Hermann Ranum, directeur du département des politiques et campagnes de Rainforest Foundation Norway. »
La production de soja est depuis longtemps une des causes majeures de la déforestation en Amérique latine. Près des trois quarts de la production mondiale de soja est destinée à l’alimentation animale et donc à la production de viande et de produits laitiers. Près d’un million de kilomètres carrés de notre planète – l’équivalent de la surface de la France, de l’Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas réunis – sont dévolus à la culture du soja. La plupart du soja est destiné à l’alimentation animale ; il finit dans les gamelles du bétail vendu en Europe, en Chine et aux États-Unis. Cargill et Bunge vendent du soja destiné à l’alimentation animale. Cette dernière est utilisée par les éleveurs de bétail qui produisent la viande entrant dans la composition des burgers, chicken nuggets, hot-dogs et autres produits carnés. Burger King est la deuxième chaine de hamburgers au monde. Avec plus de 19 000 restaurants, elle se déploie sur près de 100 pays ; elle fait partie des sociétés contrôlées par le fonds d’investissement 3G Capital qui possède également des parts dans Anheuser Busch InBev, KraftHeinz, et Tim Hortons. « Burger King est une des premières sociétés de fast-food au monde, mais se retrouve toujours dernière de la classe dès lors qu’il s’agit de politiques de protection environnementale. Ce géant doit suivre l’exemple de ses concurrents comme McDonald’s et exiger de la part de ses fournisseurs que la destruction des forêts tropicales ne fasse pas partie de leur business model », a déclaré Sharon Smith de l’Union of Concerned Scientists. »
Une énorme opportunité se présente pour Burger King et ses fournisseurs pour contribuer de manière positive à la protection de l’environnement et des communautés indigènes. Pour cela, l’entreprise devrait :
- S’inscrire dans le sillage de ses concurrents de l’industrie du fast-food en adoptant et en mettant en oeuvre une politique ferme “zéro déforestation, zéro exploitation”.
- Publier le nom de ses fournisseurs et rendre compte de leur conformité avec les politiques de durabilité.
- Rejoindre McDonald’s, Carrefour et d’autres encore pour soutenir l’expansion du moratoire brésilien sur le soja au Cerrado et dans d’autres pays d’Amérique latine, ce moratoire s’étant révélé très efficace pour lutter contre la déforestation.
- Travailler avec les gouvernements, les communautés locales et la société civile afin de soutenir les améliorations en matière de gouvernance forestière et le déploiement d’une agriculture durable grâce à l’expansion de modèles réussis de “zéro déforestation”.
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