Deliveroo : donnez à vos livreurs de meilleures conditions de travail !
Adressé à Deliveroo France
Pourquoi boycotter Deliveroo ? Les employés de Deliveroo ont le statut d’auto-entrepreneur. Ce statut ne donne pas accès à une protection sociale, la possibilité de cotiser pour la retraite et le chômage, ou de pouvoir encadrer son statut selon le Code du travail. Il s’agit donc de travailleurs précaires qui, en plus de cela, sont payés à la course et donc poussés à effectuer le plus de livraisons possibles sur leur créneau, souvent au détriment de leur sécurité. Cette ubérisation est dénoncée par les livreurs eux-mêmes dont beaucoup ont manifesté pour réclamer de meilleures conditions de travail et rémunération. D’autres ont même appelé au boycott de la plateforme suite à la modification de la grille tarifaire. La justice a également reconnu que le recours au statut d’auto-entrepreneur pour ce genre de plateforme était abusif. NOS REVENDICATIONS Deliveroo doit garantir l’accès à de meilleures conditions de travail pour ses livreurs en : Acceptant de réévaluer sa grille tarifaire pour assurer un tarif minimum des courses, et une rémunération plus juste répondant aux attentes de ses livreurs Donnant la possibilité de requalifier le statut d’auto-entrepreneurs de ses livreurs pour leur assurer des emplois plus stables
Description
Deliveroo, start-up britannique créée en 2013 et désormais présente dans plusieurs pays dont la France, s’est hissée en quelques années d’activités au rang des plus grandes plateformes et applications digitales de livraison de plats cuisinés. Comme pour un grand nombre de ses concurrents, la recette de son succès se base principalement sur le statut d’auto-entrepreneur de ses coursiers, chargés de faire en un temps record la liaison à vélo entre les milliers de restaurants partenaires et les clients ayant commandé en ligne. Ce statut permet à Deliveroo de s’assurer des bénéfices importants en mettant en place un système de tarifs à la course poussant les livreurs à prendre des risques pour être le plus efficace possible dans leurs trajets, tout en imposant à ses employés des conditions de travail précaires : le statut d’auto-entrepreneur ne donne pas accès à une protection sociale, la possibilité de cotiser pour la retraite et le chômage, et de pouvoir encadrer son statut selon le code du travail, qui ne prend pas en compte l’auto-entrepreneuriat dans ses articles.
L'ubérisation contestée par les livreurs
Ce type de système, mieux connu sous le surnom d’ « uberisation», est largement contesté depuis déjà quelques années par les coursiers eux-mêmes. Le 15 juillet 2018, à Paris, le collectif des livreurs autonomes de Paris (le Clap) organisait une manifestation pour alerter sur « les conditions de travail et des rémunérations toujours plus mauvaises » des employés des grandes plateformes de livraison, dont Deliveroo.
La situation s’est entre temps empirée, puisque ce 7 août 2019, des livreurs se sont rassemblés lors d’une manifestation à Paris et ont appelé au boycott de Deliveroo en raison de la modification de la grille tarifaire des courses opérées via la plateforme, baissant le tarif des courses les plus courtes et augmentant celui des plus longues. Le résultat direct entraîne un risque de baisse de rémunération allant de 30 à 50% des revenus habituels, et la suppression du tarif minimal des courses. Dans un reportage du Monde, un livreur montre clairement la conséquence en termes de prix : « Trois euros, parfois 2 euros pour une course, c’est quoi ça ? J’étais obligé de venir ce soir ! Avant, le minimum, c’était 4,70 euros [à Paris], puis ça montait à 5, 6, 7 euros ».
Des dérives du secteur soulignées par la justice
Outre la colère des livreurs, les décisions de la Justice Française conviennent que le statut d’auto-entrepreneur est utilisé non seulement à outrance, mais aussi à tort par ces entreprises : l’arrêt n°1737 de la Chambre sociale du 28 novembre 2018 rendu par la cour de Cassation, la plus haute juridiction française, explique que dès lors qu’une plateforme et son application ont recours à «un pouvoir de direction et de contrôle de l’exécution de la prestation du livreur caractérisant un lien de subordination », le statut d’auto-entrepreneur est utilisé abusivement par l’entreprise. Dans le cas précis, il s’agissait de l’entreprise Take it Easy, qui par son système de géolocalisation des livreurs évaluait leurs performances et les sanctionnait s’ils n’acceptaient pas de courses supplémentaires proches de leur localisation.
A ce titre, et comme l’a rappelé le dernier reportage de Cash Investigation, Deliveroo a surfé à plusieurs reprises avec la légalité concernant l’existence d’un lien de subordination : le choix précis du registre employé dans les échanges avec les livreurs pour empêcher tout recours officiel à des termes pouvant êtres jugés ambigus, le recours à la géolocalisation de ses livreurs, et une nouvelle grille tarifaire les contraignant indirectement à effectuer des courses plus longues, donc plus contraignantes pour eux…
Revendications
Deliveroo France, il est temps de permettre à vos livreurs l’accès à de meilleures conditions de travail !
- Acceptez de réévaluer votre grille tarifaire pour assurer un tarif minimum des courses, et une rémunération plus juste répondant aux attentes de vos livreurs
- Donnez la possibilité de requalifier le statut d’auto-entrepreneurs de vos livreurs pour assurer des emplois plus stables !
Deliveroo, l'arbre qui cache la forêt
Il est bien entendu que Deliveroo est loin d’être la seule entreprise du secteur à profiter du statut d’auto-entrepreneur, et à ne proposer que des courses peu rémunératrices : Uber, Foodora, et d’autres groupes contribuent également à la précarisation du travail des coursiers. Toutefois, en raison du contexte actuel, qui est la durée de plusieurs semaines des contestations des livreurs de Deliveroo, et l’entretien d’Elise Lucet avec Louis Lepioufle, responsable communication de l’entreprise, nous pensons plus pertinent de viser Deliveroo pour envoyer un message très clair à l’ensemble du secteur.
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