Faisons pression sur Zara pour réengager les grévistes licenciés !
Adressé à zara
Description
Le géant espagnol du textile Inditex, propriétaire de la marque Zara, indique en 2015 que son chiffre d'affaire a augmenté de 8,3% à 18,12 milliards d'euros. Malgré ces bénéfices constants, des milliers de personnes se battent pour des conditions de travail dignes depuis plus d’un mois, au Bangladesh. Le 12 décembre dernier, plusieurs milliers d’ouvrières et d’ouvriers du textile de la province d’Aschulia, grande région industrielle du Bangladesh s’arrêtent de travailler. Ces femmes (85% des travailleurs du textile dans le monde et dans ce pays sont des femmes) luttent pour un salaire décent, en l’occurrence le triple de leur salaire actuel, de 5300 takas (60 euros) (1).
La répression ne s’est d’ailleurs pas fait attendre (2). 60 usines ont été fermées par leurs propriétaires, 1500 à 2000 travailleurs en grève ont été immédiatement licenciés, avec des plaintes portées contre 1000 d’entre eux. A ce jour, 14 leaders syndicaux sont toujours emprisonnés, sans motif valable (3). Nous craignons pour leur sécurité, la répression est violente et les maltraitances fréquentes dans les prisons.
Zara est présente sur place
En France nous sommes tous liés à ces ouvrières. D’abord, parce que ce sont elles qui fabriquent les vêtements que l’on achète et que l’on porte tous les jours. Des marques comme Zara, Benetton, H&M, Primark ou Auchan, GAP, C&A et des dizaines d’autres sous-traitent la fabrication de leurs vêtements sur place. Que nous le voulions ou non, nous jouons un rôle dans cette exploitation en tant que consommateurs occidentaux : nous sommes les destinataires et les participants à cette production. Nous avons donc le pouvoir de soutenir et protéger les ouvrier.es du Bangladesh dans leurs revendications actuelles en faisant pression sur des marques ciblées, comme Zara, pour qu’elle réengage les ouvriers licenciés et renégocie leurs salaires.
C’est d’autant plus important que si on ne se montre pas solidaire, leur combat n’avancera pas. Parce que ces travailleurs sont loin d’être passifs, ils luttent tous les jours pour défendre leurs droits. Depuis 2010, de nombreuses manifestations ont lieu pour réclamer des conditions de travail dignes, mais au Bangladesh, qui ne reconnaît pas le droit de s’organiser en syndicat, défendre ses droits est dangereux. La répression contre les ONG et les mouvements sociaux est forte, elle s’accompagne de menaces, de mauvais traitements, d’emprisonnements sans motif voire de tortures. Un militant, Aminul Islam, a été retrouvé assassiné en 2012 (4), probablement avec la complicité de la police, sans que des poursuites n’aient été engagées. Ces ouvrières ont donc besoin de nous pour les appuyer dans leur combat.
Des ONG font déjà pression auprès du gouvernement pour faire cesser les poursuites engager et libérer les détenus par une lettre ouverte (5) ainsi qu'une pétition auprès des multinationales (6) ; mais ce lobbying doit s’accompagner d’une pression des consommateurs sur les grandes marques ! Car les multinationales qui fabriquent au Bangladesh ont un tel pouvoir économique qu’il leur donne aussi un poids politique sur l’État. Si elles exigent du gouvernement bangladais l’arrêt de la répression — notamment pour une raison cynique, la désorganisation de la chaîne de production — ce dernier ne sera pas insensible, en raison du poids de leurs investissements. C’est aussi la responsabilité des multinationales d’agir en ce sens, et au-delà, d’adopter des pratiques respectueuses des droits humains au travail.
Zara profite d’une main-d’œuvre corvéable à merci
Le problème est que les multinationales sous-traitent justement dans ces pays pour profiter d’une main-d’œuvre à bas prix, qu’on peut facilement faire taire, car elle dépend fortement du secteur textile pour survivre et augmenter leurs profits. Or, cela se fait en notre nom ! Le principal argument de ces marques est : « Nos consommateurs veulent des prix bas »! D’abord, aucun prix bas ne saurait justifier que l’on exploite une main-d’œuvre à l’autre bout du monde. Nous sommes de de plus en plus nombreux à refuser que nos vêtements se fassent au prix du sang et de la sueur des travailleurs du monde. Ensuite, c’est aux marques, qui profitent le plus de ce système extrêmement rentable pour elles, d’assurer un salaire décent. C’est pourquoi nous demandons à Zara :
- de faire cesser les poursuites engagées envers les grévistes
- de faire stopper cette répression et libérer les détenus
- de réengager les employés licenciés
- d’organiser des négociations pour augmenter le salaire minimum
Nous refusons d'acheter des habits au prix du sang et de la misère !
Merci
Avancement
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