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HarperCollins : stop à la destruction de la forêt boréale canadienne
Adressé à HarperCollins
Description
Bonjour,
Je me tourne vers vous aujourd'hui dans l'espoir d'aider une ONG que nous connaissons tous : Greenpeace.
Comme vous le savez sûrement Greenpeace est, depuis plusieurs années, victime d'attaques juridiques "bâillon" venant du groupe Produits Forestiers Résolu :
- 2013 : poursuite de 7 millions de dollars CAD pour "diffamation et entrave aux relations économiques"
- 2016 : poursuite de 300 millions de dollars CAD en vertu de la Loi sur le racket et la corruption dans les opérations sur valeurs mobilières (aussi appelée loi RICO) contre Greenpeace International, Greenpeace USA, Stand.earth et 5 employés de ces organisations
Ce groupe fait en effet l'objet d'une large campagne de l'ONG visant à dénoncer ses pratiques non durables qui contribueraient à la destruction de cette forêt millénaire qu'est la forêt boréale canadienne.
Longue de plus de 5 000 km, cette forêt est un véritable paradis écologique tant par le foisonnement des espèces qu'elle abrite que par la richesse de ses sols. On estime qu'elle couverait près de 30% de la forêt boréale planétaire. Elle abrite plus de 85 espèce de mammifères dont de nombreuses espèces menacées (comme le caribou ou le carcajou) et sert de pouponnière à plus de 300 espèces d'oiseaux. Ses ressources d'eau douce sont considérable (c'est la plus grande réserve d’eau douce mondiale et représente 25 % des zones humides), ses sols humides filtrent chaque jour des millions de litres d'eau et son impact sur la régularisation du climat n'est plus à démontrer. Cette forêt est, de plus, l'habitat ancestrale de nombreuses communautés autochtones, les Premières Nations. (www.hww.ca)
Avec 3 millions de km² encore vierges , elle est considérée comme la forêt la plus intacte au monde.
Mais cette richesse est aujourd'hui menacée par l'activité industrielle et notamment celle du groupe Produits forestiers Résolu, chef de file mondial de l’industrie des produits forestier, la plus grosse compagnie forestière du Canada. Cette société propose une large variété de produits allant de la pâte à papier commerciale aux papiers tissus et fournit de grandes maisons d'édition comme HarperCollins, Penguin Random House, MacMillan ou Simon & Schuster. Elle possède (ou exploite) plus de 40 installations aux États-Unis, au Canada et en Corée du Sud et commercialise ses produits dans plus de 70 pays.
L'ironie fut que, pendant un moment, la totalité des terrains forestiers sous la gestion de Résolu était certifiée conforme aux normes de l'FSC (Forest Stewardship Council), un label censé garantir que la production de bois (ou de produits à base de bois) se fonde sur les principes d'une gestion durable des forêts. L'entreprise a également reçu des prix de reconnaissance pour son leadership en matière de responsabilité sociale et de développement durable, notamment le Prix du leader en environnement (Product&Projet Awards) et le Prix Mercure (site internet de Résolu)
Trois de ces certifications lui ont cependant été retirés en 2013 : deux au nord du Lac-Saint-Jean et l'autre au nord de l'Ontario pour entorse au respect des Premières Nations ainsi qu'à la protection des forêts et donc du caribou forestier. Résolu affirme pourtant suivre les "normes provinciales" de la protection du caribou (alors que la certification lui enjoint d'appliquer les normes fédérales, généralement plus strictes). Quand au droit des autochtones, l'entreprise renvoie la responsabilité aux difficiles pourparlers entre ces derniers et le Québec. (Lesaffaires.com)
Seulement voilà : chaque année au Canada, c'est plus de plus de 8 000 km² de forêt boréale qui disparaissent dont 90% sont coupés... non durablement (chiffres de la SNAP). Ce déboisement massif et hors-contrôle met gravement en péril l'équilibre de ces forêt ainsi que la survie des espèces qu'elle abrite et donc, à terme, de la notre. Selon un rapport de Greenpeace "la compagnie exploite le bois issu des forêts menacées en Ontario et au Québec". Dans certaines, comme les Montagnes Blanches québécoises, cette exploitation se déroulerait même " au vu et aux sus de tous y compris du gouvernement du Québec" " selon le rapport du forestier en chef, les troupeaux de caribous sont en voie d’extinction car 92% de leur habitat est désormais trop dégradé pour permettre au caribou de subsister. Il a par ailleurs prédit que si les tendances d’exploitation du bois se maintiennent, l’habitat du caribou déjà fragilisé, disparaîtra complètement de la région d’ici les prochaines décennies."
Mais Résolu gère aussi les forêt de Trout Lake-Caribou, territoire d'une harde de caribous et où, toujours selon Greenpeace, " les scientifiques du gouvernement fédéral du Canada ont conclu que le niveau de dégradation de la forêt est tel, que le futur de ce troupeau est à risque"
" Au Québec, dans les forêts menacées des Montagnes Blanches, plus de 1.2 millions d’hectares de forêts intactes se sont dégradées entre 2001 et 2013."
Mais le rapport de l'ONG dénonce aussi des litiges entre l'entreprise et les Premières Nations : "En avril 2015, le grand conseil des Cris a logé une plainte envers Résolu en demandant d’interdire la coupe à blanc de la compagnie sur leurs territoires ancestraux, incluant le secteur des Montagnes Blanches faisant partie des zones de forêt menacée. En septembre 2014, les Atikamekw ont déclaré leur souveraineté sur leurs territoires autochtones, en partie en raison des opérations de coupe de bois d’œuvre destructives sur leur territoire ancestral" (rapport Greenpeace)
Nous constatons donc que, loin de tenir ses promesses d'une exploitation durable et respectueuse, Résolu continue d'exploiter des espaces de forêts menacées, sans tenir compte des droits des autochtones sur leurs territoires, et ce malgré les nombreuse recommandations d'ONG comme Greenpeace présentes sur le terrain.
Ce boycott vise donc non seulement à demander à l'entreprise Résolu :
- de renoncer à toute poursuite envers l'ONG Greenpeace
- de cesser l'exploitation de bois sur les zones menacées
- de respecter les critères du label FSC
et, au vu de l'importance qu'accorde cette entreprise à une ONG comme Greenpeace, aux maisons d'édition HarperCollins, mais aussi Penguin Random House, MacMillan et Simon & Schuster, de suivre l'exemple de Hachette Livre et de s'engager pour la liberté d’expression et les forêts en cessant de se fournir en papier chez l'entreprise Résolu tant que celle-ci persistera dans ses pratiques écocides.
En ces temps difficile pour l'édition papier, progressivement remplacée par le numérique, je ne doute pas que les éditeurs feront le nécessaire pour garder leurs clients et se tourneront donc rapidement vers des pratiques plus durables et plus en accord avec leurs principes, comme par exemple la liberté d'expression.
Merci
Avancement
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