1
/ 50
Nutella Ferrero - l'huile de palme "durable", ça n'existe pas !
Adressé à Ferrero
Description
L'huile de palme "durable" n'empêche pas la déforestation
Présente dans un grand nombre d’aliments, l’huile de palme entre aussi dans la composition de produits cosmétiques, d'encres végétales ou encore de détergents. Afin de répondre à une demande toujours plus grande, forêts tropicales, tourbières et brousses sont détruites ; ôtant aux communautés qui s'y trouvent, tout moyen de subvenir à leurs propres besoins.
En Indonésie et en Malaisie, les forêts tropicales, à la biodiversité exceptionnelle, ont fait place en quelques années à d’immenses monocultures de palmiers à huile. À l'heure actuelle, plus de 80% des forêts tropicales de la partie malaisienne de Bornéo sont exploitées. Cette déforestation s'accompagne de rejets très importants de CO2 qui classe l'Indonésie troisième pays émetteur de CO2 au monde. Et rien ne semble empêcher ce rouleau compresseur d'avancer, que cela soit en Asie du Sud-Est, en Afrique ou en Amérique du Sud...
C'est sur ce scandale de déforestation massive, qu'apparaît en Europe, la mouvance de l'huile de palme durable. Une certification extrêmement controversée ! Orchestrée par l'industrie agro-alimentaire et le WWF, elle tente de rendre la culture industrielle de l'huile de palme vertueuse de l'environnement aux yeux des consommateurs. Cette approche, savamment réfléchie, est soutenue par grand renfort financier du lobby de l'industrie "palmière" .
Un écran de fumée pour berner le consommateur
L'huile de palme "durable" est un concept créé en 2004 par la RSPO (Roundtable on sustainable palm oil ou Table ronde pour une huile de palme durable). Les membres fondateurs de cette organisation sont, entre autres, les producteurs (MPOA – Malaysian palm oil association), les multinationales (Syngenta, Unilever qui détient Dove, Cajoline, Carte d'Or, Timotei, Planta Fin, Knorr, etc.), les banques (la banque néerlandaise Rabobank) et le WWF. Leur but, il y a déjà quinze ans de ça, était de rendre l'huile de palme conventionnelle – utilisée plus que largement dans leurs produits et qui commençait à être décriée par les ravages qu'elle produisait – "durable" via des règles auto-édictées et auto-contrôlées ! En somme, un écran de fumée afin de tromper le consommateur et n'entachant pas les profits fort rentables pour toute la filière.
De plus, cette décision efface le massacre d'une biodiversité perpétré avant cette date, massacre qui englobe la destruction de millions d'hectares de forêts primaires, la mort de centaines de milliers d'espèces animales amenant certaines à l'extinction, le déplacement et l'accaparement des terres de milliers d'autochtones et de petits paysans.
La culture "durable" bafoue les droits de l'Homme
Que cela soit en Asie du Sud-Est, en Afrique ou en Amérique du Sud, la culture industrielle "durable" n'a que faire des populations autochtones.
L'accaparement des terres est une pratique assez répandue et dénoncée à maintes reprises par les ONG humanitaires. Les ouvriers sont payés une misère où les enfants sont aussi de la partie. Ils sont à la merci de des producteurs peu scrupuleux les réduisant malheureusement trop régulièrement en esclaves des temps modernes.
20% à 30 % d'huile de palme dans un pot de Nutella
Avec 350 000 tonnes engloutis chaque année par les consommateurs dans le monde, Ferrero et sa célèbre pâte à tartiner Nutella sont un des symboles de cette catastrophe écologique ! Rien qu'en France, cette consommation représente 100.000.000 de pots de Nutella consommés en France et par an ! (C'est dire s'il y a peu d'espoir que cette campagne soit suivie).
À coup de Greenwashing et de campagnes publicitaires pour sauver son image de marque, la célèbre entreprise agroalimentaire tente de nous faire oublier qu'elle se rend complice de cette déforestation à grande échelle !
Et comme si cela ne suffisait pas, on apprend dans un reportage Arte que la pâte à tartiner contient, en plus du grande quantité de sucre (50%), un phtalate considéré comme le plus dangereux : le DEHP (décelé par l’Office Fédéral de l’Environnement). La société Ferrero reconnaît sa présence dans le produit mais en quantité inoffensive selon elle... Alors qu' est déjà interdit dans l’industrie du Jouet (pour sa dangerosité justement) et définitivement interdit en Europe depuis fin 2012, on le retrouverait encore dans un produit alimentaire de consommation courante ?!
Heureusement, il existe des alternatives !
Il existe plusieurs autres pâtes à tartiner au chocolat, sans huile de palme et sans phtalate, disponibles dans le commerce. Certaines sont mêmes issues de l'agriculture biologique.
Alors c'est désormais dans les mains des consommateurs, que subsiste l'espoir de réduire l'impact environnemental désastreux de la culture de l'huile de palme, en refusant tout produit qui en contient. Car il est inacceptable qu'une entreprise, quelles qu'elles soient, réalise des profits forts rentables au détriment de populations autochtones et de leurs territoires. Tout comme il est incompréhensible de détruire des millions d'hectares de forêts primaires pour la production d'une pâte à tartiner dont la teneur en sucre dépasserait les 50 %.
Alors tout ce que l'on peut espérer de la part d'une entreprise comme Ferrero, c'est qu'elle s'engage à ne plus utiliser d'huile de palme dans la composition de ses différents produits (Kinder, Nutella,...).
Merci
Avancement
Où en est-on dans la campagne ?
Sources
Vous voulez faire des choix plus responsables ?
Retrouvez cette campagne dans notre application de scan de produits :
D'autres impacts durables dans myLabel, notre partenaire